Critique : Suicide Squad

Après Man of Steel et Batman v Superman, voici le troisième film de l’univers partagé de DC Comics au cinéma : Suicide Squad. Mais attention, l’approche est complément différente de ses prédécesseurs, je m’explique : les films de Zack Snyder ont un ton solennel où des thèmes plutôt sérieux sont développés : l’usage de la violence, l’impact social de l’arrivée d’un dieu tout-puissant etc. Alors que Suicide Squad est un gros blockbuster estival avec de la bonne musique et de l’action à gogo. Votre cerveau peut rester à la maison. De ce point de vue, le réalisateur David Ayer sous la houlette de Warner Bros a réussi sa mission, on passe un bon moment. On prend plaisir à découvrir les différents protagonistes et la façon dont Amanda Waller va réussir à faire travailler en équipe ces super-vilains. Bien que les lecteurs de comics connaissent le sujet, le film réserve tout de même des surprises ! Assurément bad ass, le long-métrage est plus sage que les comics (dommage !) mais tous les éléments-clés sont bien présents.

En 2h10, le film arrive à présenter les nombreux personnages hauts en couleur d’une façon dynamique et originale, et à délivrer sa propre histoire malheureusement succincte. Tous les personnages ne plairont pas. Personnellement, cette version du Joker est sans intérêt pour moi, mais l’Enchanteresse m’a ravi. Question de goûts et de couleurs probablement. Deadshot (Will Smith) et Harley Quinn (Margot Robbie) mènent la barque.

A l’instar de Batman v Superman, le montage est haché à un moment important du film, on se retrouve un peu perdu, mais heureusement une explication est donnée par la suite. Le climax est desservi par un flash-back sentimental de trop, encore dommage !

Comme 90% des films en 3D, celle-ci ne sert pas à grand-chose sauf peut-être pour le générique final très psychédélique. Les effets spéciaux sont globalement nickels. Le spectateur en prend plein la vue.  Le design des personnages est réussi. L’ambiance colorée de la première moitié du film contraste avec une deuxième partie plus sombre.

Pour conclure, Suicide Squad est un ovni qui s’inscrit dans la continuité des films DC. Il correspond en tout point à un blockbuster estival fun et divertissant, point barre.

Note : 6/10

[youtube id= »QRxJjQ04NrM » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : Warcraft

L’adaptation cinématographique de Warcraft, célèbre saga vidéo-ludique, s’est fait attendre ! Bénéficiant de 20 mois de post-production, le film de Duncan Jones (MoonSource Code) promettait monts et merveilles et devait apporter un nouveau souffle au genre heroïc-fantasy. Qu’en est-il réellement ?

Dés la scène d’introduction, on ne peut qu’être impressionné par la démesure des images. Des orcs à perte de vue ! Warcraft est généreux, en images de synthèse, en couleurs et en action. Ce genre d’heroïc-fantasy est inédit au cinéma, et sa découverte forme un intérêt en soi. Petit bonus pour les fans qui retrouveront des lieux et autres petites références sympathiques.

Mais rapidement la fête tourne au drame. Une fois passée l’intro sublime à 99% numérique, l’arrivée des humains avec leur armure en plastique gène l’immersion. Certaines scènes ont des incrustations douteuses et les acteurs n’apportent rien. Travis Fimmel fait son Ragnar Lothbrok (Vikings) et le reste du casting ne fait aucun effet (Toby Kebbell, Dominic Cooper, Paula Patton et Ben Foster). L’histoire tragique des orcs et leur animation par motion capture véhiculent davantage d’émotions.

Warcraft est un film tout public. Malgré la présence massive d’orcs avec des haches colossales, vous ne verrez point de scènes sanglantes. A l’instar de la trilogie du Hobbit, quelques têtes tomberont sans éclaboussures ou un changement de plan vous épargnera l’hémoglobine. Dommage…

Le film s’enchaîne à toute allure pendant 2h04, l’ennui ne sera pas au rdv mais le développement des personnages non plus. On apprend le strict minimum sur les protagonistes, juste ce qu’il faut pour faire avancer l’histoire. Le scénario se permet tout de même quelques twists bienvenus sur la destiné de certains personnages.

Warcraft est un film généreux, rempli de bonnes intentions, mais ses nombreux défauts plombent trop le long-métrage. Bien que certaines scènes apportent un plaisir indéniable aux amateurs du genre, les défaut techniques entourant les acteurs gênent l’immersion dans le royaume d’Azeroth. Un film d’animation aurait été tellement mieux.

Note : 5/10

Critique : Batman v Superman

Difficile de faire une critique sur un film tant attendu, notamment par moi. Après 3 ans d’attente et d’espérance, la Trinité est enfin dans les salles obscures. Et cette longue attente a fait fantasmer les fans, trop sûrement. Chacun s’imagine son propre film, chacun interprète à sa manière les trailers et autres photos, et le film est finalement totalement différent, laissant amères les fans à l’imagination fertile.

Un autre problème est préjudiciable au film : le grand public pense connaitre parfaitement Batman à travers le cinéma, or le chevalier noir est issu des comics avec plus de 75 ans d’histoire à son actif. Monsieur tout le monde est très sceptique sur le concept même film : « Comment Batman peut-il faire face à Superman, c’est impossible ! ».

Dernier problème, Disney et Marvel ont imposé leur modèle de film de super-héros depuis 2008 : du pur divertissement avec des notes d’humour. Une partie du public réclame ce format et ne souhaite pas « réfléchir » ou s’impliquer en regardant un tel long-métrage.

Ainsi Batman v Superman arrive avec de nombreux désavantages. Surtout que la Warner et DC Comics ont mal communiqué sur le long-métrage en mettant essentiellement en avant les scènes d’action (la même erreur avait été faite pour V pour Vendetta), dont le combat de leurs 2 mascottes, qui occupe finalement un temps réduit à l’écran.

Parlons concrètement du film maintenant, il affiche un excellent casting et chaque acteur incarne parfaitement son personnage. Notamment Ben Affleck qui avait essuyé tellement de critiques à l’annonce de sa participation. Mais le réalisateur Zack Snyder (300, Watchmen) n’arrive pas à exploiter le plein potentiel de ses acteurs dans des scènes plus intimistes. C’est l’histoire qui porte le film, et non le jeu des acteurs. Par contre, Zack Snyder est techniquement incroyable et produit des images à la hauteur de sa réputation. Il va chercher des plans improbables, on n’a jamais été aussi proche de l’action dans des combats d’une telle ampleur. La BO d’Hans Zimmer et Junkie XL apporte une tonicité aux scènes, des plus importantes (Wonder Woman en action) aux plus anodines (Lex Luthor marchant d’un pas décidé).

Le problème de Batman v Superman est véritablement dans la narration. Le film commence tranquillement en replaçant les différents protagonistes dans leur contexte, mais le spectateur commence rapidement à manquer d’explications. « Pourquoi Batman a-t-il ce comportement ? » « Qu’est-il arrivé au manoir Wayne ? » Et en sus pour le grand public « Quelle est cette référence que je ne comprends pas ? » (armure taguée dans la Batcave par exemple). Trop de questions restent en suspens. L’apothéose étant le flashforward dans le désert avec l’apparition des paradémons de Darkseid, puis Flash qui sort de nulle part juste après ! A ce moment précis, tu es certain que ta copine n’a rien compris… Et oui Batman v Superman est un film pour les geeks où les références sont nombreuses, mais au-delà de cet aspect, quel intérêt d’introduire la menace des films Justice League dès maintenant ? Absolument aucun.

BvS explore plusieurs thèmes dans sa première partie, le rôle d’un gouvernement face à la venue d’un être surpuissant venue d’ailleurs, la déification de Superman, l’anthropocentrisme etc. Ces réflexions sont intéressantes, le film s’éloigne du simple divertissement pour proposer davantage au spectateur.

Pour conclure, Batman v Superman est une nouvelle approche du film de super-héros, plus réfléchi et plus intense que la concurrence. Certaines scènes vous choqueront probablement par rapport à vos références passées, que vous soyez néophyte ou initié, mais l’univers cinématographique de DC Comics est tout à fait cohérent. La surprise passée, un second visionnage vous permettra d’apprécier le film et de comprendre sa grandeur.

Note : 7/10

Critique série : Gotham

La série Gotham est diffusée depuis septembre dernier sur la chaîne américaine FOX, composée de 22 épisodes, elle vient de s’achever seulement la semaine dernière. En effet, la diffusion a traîné en longueur, histoire de faire durer l’audimat sur une bonne partie de l’année.

L’homme de la situation est non Bruce Wayne/Batman mais la jeune recrue James Gordon (Ben McKenzie) essayant de faire son trou dans une ville gangrenée par la corruption. Le jeune Bruce vient juste de perdre tragiquement ses parents (spoil pour les incultes ! 😉 ) et Oswald Cobblepot/Le Pingouin (Robin Lord Taylor) essaie de gravir les échelons de la mafia.

Un contexte intéressant, James Gordon est un personnage crucial dans le batverse et il mérite sa propre série. On pourrait penser au comicbook Gotham Central (en cours de parution chez Urban Comics) où l’on suit le quotidien des hommes et femmes du GCPD, mais finalement la série est bien différente. Elle est très centrée sur Gordon, et non sur plusieurs policiers. Batman n’existe pas encore. De plus, on suit également de près la progression des vilains, notamment Le Pingouin. D’ailleurs, l’importance donnée à Fish Mooney (Jada Pinkett Smith) est excessive, elle est intéressante dans la première moitié de la saison après c’est passable.

Les épisodes et histoires parallèles sans grand intérêts se justifient par la durée de la saison, il faut bien remplir 22 épisodes de 42 minutes ! Gotham aurait pu être bien meilleure avec quelques épisodes de moins…

Mais ne crachons pas dans la soupe, la série est globalement de bonne facture. On a l’impression qu’elle se cherche par moment et tente de nouvelles pistes, mais après quelques épisodes, on apprécie l’humour et le ton donné. L’ambiance de Gotham est réussie et elle très bien décrite par le Pingouin au début d’un des premiers épisodes. La série est étrangement intemporelle : le commissariat est à l’ancienne (on est loin des Experts), on retrouve l’ambiance de la prohibition avec la Mafia, mais pourtant le téléphone portable existe etc.

Le casting est convaincant, même si les mimiques de l’acteur principal sont parfois déroutantes. L’histoire du Pingouin est un véritable atout pour la série. Bruce Wayne et Alfred ne servent pas que de faire-valoir et arrivent à justifier leur existence dans plusieurs épisodes. Par contre, de nombreux vilains célèbres sont introduits et leur présence n’est pas forcément digne d’intérêt (Ivy Pepper, future Poison Ivy par exemple), du fan service quoi !

Un programme familial, même si certaines scènes ou propos peuvent être choquant, tout cela reste grand public, contrairement à la série Daredevil de Netflix. Gotham évite les scènes sentimentalo-cucu à chaque épisode, ouf !

Gotham est une série sympathique qui se regarde facilement. Un bon divertissement qui ne casse pas des briques mais vous surprendra agréablement par moment. Les nombreux univers et protagonistes présentés (le GCPD, la mafia, les employés de Wayne Enterprise, les vilains) dans cette première saison forment un potentiel intéressant où les interactions peuvent être multiples dans de  prochaine saison. Par contre, les fans du chevalier noir ne doivent pas être trop regardant avec la cohérence vis à vis des comics…

Note : 7/10

[youtube id= »0d1zpt6k5OI » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : Avengers, L’ère d’Ultron (sans spoiler)

Depuis la sortie d’Avengers en avril 2012 , les fans du monde entier attendent la suite du film de Joss Whedon. En effet, ce premier long-métrage est un mélange équilibré d’action, d’humour et d’effets spéciaux : du pur divertissement grand public réussi. Tout le monde n’y trouve pas forcément son compte mais le pari était gagné.

Et voilà, les Avengers sont de retour sur grand écran depuis mercredi, et Joss Whedon est toujours derrière la caméra. Le succès est-il encore au rdv ?

Bien évidemment, le succès commercial est acquis à l’avance mais qu’en est-il du succès critique ? Mon premier sentiment est la déception, la promotion du film était trop intense, en dévoilait trop et laissait trop espérer. Mais d’autres problèmes s’accumulent…

Après un Loki charismatique, les Avengers affrontent cette fois-ci le super-vilain robotique Ultron, entièrement en images de synthèse. Ce nouveau personnage a du mal à convaincre, il devient méchant quelques secondes après sa création et décide d’exterminer les humains, quelle originalité ! De plus la VF est vraiment (et étrangement) mauvaise, notamment celle d’Ultron, pas assez robotique à mon goût. Et certaines blagues font flops (ou alors c’est la torpeur d’une séance à minuit).

Le problème vient également de la vitesse soutenue des dialogues. Ce problème est récurrent dans les blockbusters actuellement (voir notre critique de Jupiter Ascending), le rythme des dialogues et de l’action sont de plus en plus élevés, une surenchère au détriment de la lisibilité. Les scènes de baston d’Avengers ont également ce défaut : le bouclier de Captain America va tellement vite que l’on comprend à peine son parcours. Pourtant ces scènes sont belles et ingénieuses  mais on n’a pas le temps de les apprécier…

La première scène d’action du film est la meilleure : le contexte de la forêt enneigée, la forteresse, la tenue des soldats, l’humour etc. La soirée dans la tour des Avengers est également un passage très symphatique !

Ce nouveau volet se voulait plus sombre et dramatique. Cette nouvelle orientation s’exprime avec l’exploration du passé et des remords de chaque super-héros, en nous rappelant que derrière tous leurs pouvoirs, se cache une humanité oubliée. L’intention est bonne mais le résultat est en demi-teinte. Cela marche bien sur Black Widow (avec un passage touchant) ou Captain America, mais pas sur Thor et encore moins sur Œil de Faucon.

Bien que le film dure 2h22, on sent un montage accéléré avec des coupes importantes privilégiant l’action. La difficulté d’exploiter correctement les nombreux personnages est visible.

La comparaison avec son aîné est difficile, notamment pour la scène finale. Les deux se déroulent à la même échelle, celle d’une ville, mais comment faire mieux qu’une invasion de Chitauris en plein Manhattan avec le sacrifice de Stark à travers un portail dimensionnel ?

Pour conclure, vous aurez votre dose d’humour et d’action. Vos yeux et vos oreilles apprécieront, notamment avec une 3D mieux exploitée, mais la recette semble usée, la magie n’est plus la même. Joss Whedon s’emmêle les baguettes en voulant explorer de nouveaux horizons dramatiques. Dommage.

Note : 6/10

[youtube id= »gaINvhgI34s » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique série : Constantine

Constantine, le spécialiste anglais de la magie noire et de l’occulte chez Vertigo DC Comics, s’est vu offrir sa propre série sur la chaîne NBC. Alors que tout le monde à en mémoire le film de Francis Lawrence de 2005, plutôt apprécié par le grand public, mais décevant pour les fans du personnage, que vaut cette nouvelle série de 13 épisodes qui vient de s’achever ?

Soyons honnête, la série débute dans un bain de sang, un pilote (qui avait préalablement fuité) monté et remonté à la hache qui malgré de bonnes intentions ne convainc pas. Le concept est clair, on part sur des épisodes au format stand-alone et c’est bien dommage : une carte des Etats-Unis éclaboussée de sang révèle les lieux où le mal va apparaître. Les deux épisodes suivants sont mauvais, de petites enquêtes surnaturelles sans grand enjeux. Du déjà-vu.

Mais avec un peu de persévérance, vous découvrirez une nette amélioration à partir du quatrième épisode. Les actes passés et présents de Constantine reflète bien sa personnalité, rongé par les remords mais toujours prêt à sacrifier son prochain pour sauver sa peau. L’univers s’étoffe avec l’arrivée de Papa Midnite, un prêtre vaudou. Les enquêtes deviennent plus malsaines, femmes et enfants ne sont pas épargnés, et quelques détails gores font leur apparition (scarification, recherche d’un placenta dans un jardin…). John Constantine va avoir fort à faire face à des démons, sorciers, monstres et autres malédictions. D’un épisode à l’autre, l’intérêt est variable, mais la menace de « la levée des ténèbres » suscite la curiosité.

Le double épisode (8 & 9) et l’épisode spécial Chas (l’acolyte chauffeur de taxi) apporte du renouveau dans la deuxième partie de la saison. Cependant, il est bien dommage que le passé de Constantine et de Zed, ainsi que la vie personnelle des protagonistes en dehors des enquêtes, ne soient pas davantage développés.

On peut féliciter les scénaristes de ne pas être tombés dans certains travers des séries DC sur The CW : pas de romance et les acteurs ne sont pas tous mannequins. Matt Ryan incarne bien le sorcier d’Hellblazer, trenchcoat, bollocks et cigarette sont bien présents. Par contre, Harold Perrineau dans le rôle de l’ange Manny ne m’a pas convaincu (la faute aux yeux jaunes ?).

Les lecteurs de comics apprécieront les clins d’œil : des objets magiques dans le repère du détective et des personnages secondaires ne vous seront pas inconnus.

L’épisode final est décevant, la menace principale n’est pas vraiment présente, on a juste droit à une enquête quelconque sur un sataniste. Constantine est une série en demi-teinte malgré un potentiel évident, et son avenir reste incertain à l’heure actuelle.

Note : 6/10

[youtube id= »CNPIG40KcbU » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : Jupiter Ascending (le destin de l’univers)

Jupiter Ascending est le nouveau film des Wachowski (trilogie Matrix, Cloud Atlas). Avec une date de sortie repoussée, passant du 23 juillet 2014 au 4 février 2015, le voilà finalement dans nos cinémas. Mais tout cela n’était-il pas de mauvais augure ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, on peut déjà critiquer le titre ronflant de la version française « Jupiter : le destin de l’univers« , rien que ça ! En plus, le titre correct aurait été « le destin de la terre »… Mais bon, un titre ne fait pas un film.

Jupiter Ascending est un film de science-fiction visuellement impressionnant comme les bande-annonces le présageaient : les plans de cités, planètes et vaisseaux spatiaux sont tout simplement magnifiques. Les déplacements originaux du héros Caine (Channing Tatum) sont surprenants (la première scène d’action), fluides et gracieux. Techniquement, ça tient la route. Le maquillage est prévisible, mais surtout les Wachowski perdent en lisibilité. Là où les chorégraphies de Matrix étaient détaillées et compréhensibles (travelling, bullet-time), Jupiter Ascending s’embrouille dans une surenchère de mouvement et de vitesse, à se demander qui tire sur qui.

La catastrophe est vraiment du côté scénario. On vire dans la grosse caricature, Jupiter Jones (Mila Kunis) nous est décrite comme une moins que rien : une femme de ménage immigré (après il restait sdf, communiste et terroriste, mais ils n’ont pas osé les bougres). Et attention, une femme de ménage spécialisée dans le récurage des toilettes ! Mais non, en fait c’est une princesse ! LOL ! Toutes les filles veulent devenir des princesses non ? Et si je vous dis que Channing Tatum est torse-nu pendant une demi-heure du film et qu’il y a une blague sur une serviette hygiénique, vous me croyez ? En réalité, le public visé par Jupiter Ascending est la geek pré-pubère en mal de reconnaissance. Lana Wachowski a pris le pouvoir, elle a fait son coming out cinématographique !

Le héros affronte les familles les plus puissantes de l’univers à lui seul presque. Happy end. Merci d’être venu.

En résumé, Jupiter : le destin de l’univers peut-être un bon compromis au cinéma avec votre copine. Pour elle, une introduction à Magic Mike XXL, pour vous de belles images et quelques références geeks à trouver.

Note : 4/10

[youtube id= »ycJ1vUkQc18″ align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique VO : Avengers & X-Men : AXIS

Avengers & X-Men : AXIS est le gros titre Marvel de cette fin d’année. Après un Original Sin globalement décevant en révélations et en rythme, bien après l’excellente guerre interstellaire narrée dans Infinity, la Maison des Idées offre à ses fans un vrai crossover, mettant aux prises les Avengers, les X-Men et quelques-uns des super-vilains les plus iconiques de son univers comics. Pour bien comprendre comment on en arrive à cette situation, on vous recommande de lire au moins le premier volume de la série Uncanny Avengers (#1-#5), ainsi que Magneto à partir du #9.

Wooops.
Wooops.

AXIS est un énorme foutoir comme on en faisait à la fin des nineties, d’ailleurs il associe le Crâne Rouge à un Super – que dis-je, ULTRA – Méchant qui a sévi dans le plus long crossover de Marvel : le quasi-divin Onslaught, une entité psionique extrêmement puissante qui a été vaincue grâce aux efforts désespérés des factions alliées mais aussi grâce à l’assistance de personnages à la morale plus douteuse comme Dr Doom ou Apocalypse.

Les premiers tomes sont une démonstration de force : ça part dans une énorme baston, comme une ode au final dantesque d’Onslaught Saga. Les attaques physiques, mentales, énergétiques, verbales fusent de tous les côtés, des alliances improbables se forment. Puis à partir du #4, c’est un retour (relatif) au calme. Un détail dérange cependant chez les vainqueurs de la bataille, qui ne semblent plus vraiment être eux-mêmes…

4211127-a3

Nous en sommes au 6ème tome et il faut reconnaître qu’AXIS est assez inégal et ne trouve pas son équilibre, oscillant entre le surpuissant et le soporifique. Graphiquement parlant, Adam Kubert et Terry Dodson font un travail absolument quelconque, pas vraiment à la hauteur de leur statut de superstars; heureusement que Leinil Francis Yu rehausse le niveau sur quelques tomes. En terme d’écriture, le combat contre le Red Onslaught est assez réussi avec des grosses surprises dans tous les camps, puis un faux rythme s’installe une fois l’orage passé. Remender a fait mieux, notamment dans Uncanny Avengers. Sur le papier, les forces en présence et l’Inversion envoient du rêve (et donnent naissance à des mini-séries excellentes, voir la critique de Superior Iron Man), mais une fois qu’on a le bouquin entre les mains et qu’on passe les couvertures indécentes de beauté de Jim Cheung (pourvu qu’il illustre les derniers tomes !!), on reste parfois sur notre faim. A suivre donc…

5422ccd3c5038

Avengers & X-Men : AXIS #1-#6 sont disponibles en VO.

 

Critique : la série « Salem »

La série Salem, diffusée sur WGN America d’avril à juillet 2014, narre l’histoire des fameuses sorcières de Salem dans l’Amérique profonde du 17ème siècle. La première saison de 13 épisodes se veut sombre et réaliste, destinée à un public adulte.

Les showrunners de Salem, Brannon Braga et Adam Simon, rappellent que l’on peut faire un programme intéressant sur un sujet fantastique avec des moyens bien inférieurs aux séries à succès actuelles (Game of Thrones et Penny Dreadful par exemple). En effet, l’ensemble de la série se déroule dans le village de Salem et la forêt environnante pour un coût de production réduit, et les acteurs sont relativement méconnus à 2 exceptions près. Mais rien de cela n’est gênant, l’histoire et les personnages intriguent et prennent rapidement de l’intérêt en quelques épisodes. On se retrouve plongé dans un monde qui nous parait totalement étranger à présent, où un bon orateur pouvait déchaîner les passions des villageois afin de pendre séance tenante un « ennemi ». Finalement, les sorcières et l’inquisition religieuse (soutenue par les puritains) s’affrontent, mais les deux camps dégoûtent le spectateur. John Alden, héros au passé mystérieux est de retour à Salem, et arrive au milieu du conflit.

La représentation de la sorcellerie est pertinente. Pour décrire l’ambiance mature de la série, on peut préciser que l’on visite régulièrement des lieux sympathiques comme le charnier du village, qu’une jeune fille possédée se croque le doigt avec la giclée de sang à propos etc. Bien qu’il existe quelques effets gores et autres gestes sensuelles, les créateurs ne tombent pas dans la facilité et ces scènes restent peu nombreuses sur l’ensemble.

Les personnages, leurs relations et évolutions tiennent en haleine, des retournements de situation sont tout à fait inattendus. Et on se questionne bien sur le dénouement de l’histoire. Un personnage, interprété par Stephen Lang (le méchant d’Avatar), arrive en milieu de saison et apporte un nouvel élan à la série.

Une deuxième saison est confirmée pour le printemps prochain, et on vous propose de découvrir Salem et ses habitants d’ici là. Une série qui tient la route avec en bonus une chanson de Marylin Manson pour la BO du générique d’intro !

Note : 7/10

[youtube id= »eQIAN4pZ3gE » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]

Critique : Interstellar (sans spoiler)

Interstellar est le nouveau film de Christopher Nolan (Inception, Trilogie The Dark Knight, Memento), un réalisateur qui a déjà démontré tout son talent, et qui essaie de repousser ses propres limites à chaque nouveau long-métrage. En plus de mettre en scène Interstellar, il en est également co-scénariste, avec son frère Jonathan.

Dans la continuité d’Inception (dont il a également écrit le scénario), Interstellar aborde des thèmes de science-fiction purs et durs avec toute la difficulté de devoir représenter l’inmontrable : l’inconnu. Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs utilisant une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire.

Les amateurs d’effets spéciaux et d’actions peuvent passer leur chemin. L’intérêt du film n’est absolument pas là.

Le concept est moins compliqué que celui d’Inception. Il n’est pas nécessaire de comprendre toutes les discussions abordées par les physiciens pendant le film pour l’apprécier. L’important est en réalité l’expérience humaine vécue par les explorateurs. Interstellar est touchant, des scènes sont vraiment poignantes, mais on arrive pas forcément à rester toujours autant impliqué sur toute la durée (2h49). Le second enjeu du film est de nous tenir en haleine, et d’emmener le spectateur lui-même vers l’inconnu, jusqu’au dénouement. Nolan transcende ces thèmes et ces émotions avec l’approche réaliste qu’on lui connait.

Contrairement à la majorité des productions américaines, Interstellar est un film pour un public adulte et ça fait plaisir.

L’influence de 2001 : l’odyssée de l’espace est évidente par l’importance de la bande originale et les mouvements de caméra. Hans Zimmer nous livre une musique sobre, belle, intense et volontairement répétitive. A l’instar du film de Kubrick, il y a quelques longueurs mais adaptées au spectateur de 2014.

Les thèmes abordés sont nombreux, et on vous laisse les découvrir par vous-même. Plusieurs retournements de situations sont vraiment intéressants, bien que parfois prévisibles, ils sont porteurs d’un véritable message, d’une morale ou d’un questionnement.

Le casting est en or massif (Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine, Jessica Chastain etc.), et on prend plaisir à découvrir qui est qui.

On vous conseille vivement de regarder ce nouveau chef d’oeuvre de Nolan, et on se demande bien comment celui-ci va pouvoir enchaîner sur un nouveau projet sans perdre en intensité. Vous n’en ressortirez pas indemne.

Note : 9/10

[youtube id= »FY9qn00EleM » align= »center » mode= »normal » autoplay= »no »]