Aujourd’hui cher(e)s ami(e)s déjantée, je vous fais découvrir (ou redécouvrir) un comics qui sort des sentiers battus (quoi ? un comics totalement barré dans cette chronique? Ce n’est pas notre genre voyons !).
Je parle bien sûr de Tony chu, un détective de la R.A.S (le pendant du FBI si vous voulez) qui enquête sur des crimes comme des meurtres ou de la consommation illégale de poulet… Oui oui vous avez bien lu, la viande de poulet est prohibée, alors oubliez les nuggets en le lisant!
Tony Chu a quand même une particularité très rare, il est cibopathe, quand il mange quoi que ce soit qui ait été vivant ou non, il reçoit un retour psychique de l’animal ou du fruit avant qu’il ne devienne un gigot d’agneau ou un bananasplit, et ça marche aussi avec les humains, ce qui lui permet de résoudre ses enquêtes.
La vie de Tony n’est pas facile du tout, son don est une vraie malédiction pour lui, il ne peut rien manger sans avoir, littéralement, des images de l’abattoir dans la tête, le seul aliment qu’il peut manger tranquillement c’est de la betterave… Et il en mange donc beaucoup !
Sans compter son chef qui le déteste et lui fait faire les besognes les plus dégoûtantes comme goûter aux déjections d’un homme mort pour résoudre l’affaire (ha oui, j’oubliais, ne mangez pas en lisant cette article… bon c’est un peu tard maintenant).
Mais tout n’est pas noir, Tony a une petite amie pour le soutenir, la belle Amelia Mintz, critique culinaire et saboscrivner… Elle décrit les plats avec une telle perfection, que les saveurs se matérialisent dans la tête de ses lecteurs, et ça marche aussi avec la voix ! Elle peut faire tomber dans les pommes n’importe qui en décrivant le goût de la cervelle de pigeon faisandé depuis 8 mois ou le faire saliver à en tomber en décrivant des pâtes aux truffes.
Ce comicbook est si dense au niveau du matériel que chaque tome nous refait découvrir certains personnages alors déjà présent dans les précédents tomes.
Autre le côté glauque, un peu gore et dégueulasse sur les bords (mais très drôle et jouissif) on retrouve, entre autre, une satyre du système alimentaire actuel, à la manière de McBeth (sans le coté lyrique et chamarrée) Tony Chu transpose les problèmes d’actualité dans une nouvelle dimension, ce qui fait que Tony Chu est un comics très amusant mais pertinent sans pour autant mettre mal à l’aise car il y a un décalage avec le monde que l’on connait.
Tony Chu : Détective cannibale est édité chez Delcourt, 7 tomes sont sortis en France à ce jour, et je vous conseille fortement de courir chez votre marchand de comics, et de les dévorer… sans aucun jeu de mot bien sûr !